Nulla Dies Sine Musica

Nulla Dies Sine Musica

Le Fortepiano et Pianoforte

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     Le piano-forte et le forte-piano sont des instruments de musique à cordes frappées avec clavier, instruments intermédiaires entre le clavicorde et le piano moderne de la fin du XIXe siècle.


- Le piano-forte : l'instrument a la forme d'un clavecin (allongée, comme une aile d'oiseau)
- Le forte-piano : l'instrument a la forme d'un clavicorde (rectangulaire).

 

Forte piano Original fabriqué par Erard en 1800, collection Guy Estimbre

Early Square pianoforte made by Sebastien Erard 1800 covered with Empire  bronze applications


   La conception du premier piano-forte est due au facteur de clavecins travaillant à Florence, Bartolomeo Cristofori (1655-1731). Celui-ci cherchait à doter le clavecin de possibilités expressives plus nuancées, en permettant à l'instrumentiste de varier l'intensité des sons selon la force exercée sur les touches. Le clavicorde le permettait déjà, mais émettait un son trop faible par rapport au clavecin. Cristofori dut donc inventer un mécanisme de frappe des cordes qui permît une émission sonore beaucoup plus puissante que celle du clavicorde. Il parvint à le mettre au point et à l'adapter à une caisse de clavecin. Cet instrument fut dénommé gravicembalo col piano e forte d'où son nom. L'aspect extérieur était celui du grand clavecin. Le mécanisme fut ensuite perfectionné par Johann Gotffried Silbermann.
Le premier forte-piano, donc sur un plan rectangulaire comme le clavicorde, fut construit à Gera par C.E. Friederici (élève de Silbermann) en 1758. À Paris, exerçaient des facteurs d'origine allemande : Moers, Mercken, Erard.

Profitons en pour ouvrir une parenthèse, notre ensemble ne jouant que des instruments originaux produits par la firme Erard entre 1800 et 1866...

 

 

La firme Erard:

A la fin du 18° siècle, les pianos étaient paresseux de mécanisme, lourds de toucher et utilisés presque exclusivement pour l'accompagnement. Il fallait l'intervention d'un homme ingénieux pour donner au pianoforte la solidité, le toucher facile et obéissant, la pureté et la puissance du son que réclamaient les virtuoses et pour en faire l'instrument de concert le plus complet que nous possédons aujourd'hui. Cet homme fit soudain son apparition à Paris dans la personne du jeune Sébastien Erard.
Né à Strasbourg le 5 avril 1752, d'un père ébéniste, il eut la passion pour les outils et une habileté précoce dans le travail du bois. Son père lui fit donner une excellente éducation professionnelle qui développa rapidement ses dons naturels. De plus, il se fit la main dans les ateliers de son père. Se fut en 1768, à la mort de celui-ci que Sébastien, alors âgé de 16 ans vint à Paris chercher fortune. Il entra d'abord comme simple ouvrier dans une fabrique de clavecins où son besoin de tout connaître et de tout comprendre porta ombrage à son patron qui renonça bientôt à l'employer. Son second maître sut mieux apprécier ses qualités. Chargé de la construction d'un instrument hors ligne, et ne se sentant pas à la hauteur d'une tâche qui sortait de sa routine habituelle il s'adressa dans son embarras, à son jeune apprenti, qui se fit fort d'exécuter l'instrument mais qui dut s'engager envers son patron à n'en pas réclamer la paternité. Erard construisit un superbe instrument que tout Paris admira, le facteur qui n'avait pas une très bonne réputation d'habileté, se trouvant pressé de questions, fut obligé de faire connaître à son client l'auteur de cette oeuvre magistrale ; l'aventure se répandit dans le monde musical et attira l'attention sur le jeune artisan. Il fit aussi un clavecin, chef-d'oeuvre d'invention qui acheva de mettre le jeune facteur en évidence. C'est ainsi qu'à 16 ans, Erard commença sa réputation. Présenté à la duchesse de Villeroy, il reçut d'elle une généreuse hospitalité pour l'installation d'un atelier dans l'hôtel de Villeroy. Ce fut là qu'il construisit son premier piano dont la vogue fut prodigieuse. Bientôt les Pianos Erard furent recherchés dans l'Europe entière. Commpianopress.jpg

Fortepiano Erard 1834, plaqué courbaril table en érable, coll. Guy Estimbre.

 

Erard Square pianoforte serial number 13287 made in the year of 1834.

This is from then, the New model using the older 1832 Mechanics inside! Was finished on March 30th 1834 and sold by famous pianist, composer and teacher of music Louis-Barthélémy Pradher (famous pupil François-Joseph Fétis)

 

 

    En 1780, Sébastien Erard fit venir à Paris son frère Jean-Baptiste qu'il initia à ses travaux et auquel il confia la direction de ses ateliers afin de pouvoir se livrer tout entier à ses recherches et à ses essais. Peu après, se trouvant à l'étroit dans l'hôtel de Villeroy, les deux frères fondèrent dans la rue de Bourbon, l'établissement transporté plus tard rue du Mail. La réputation des Erard et la prospérité qui en fut la conséquence ne pouvait manquer d'exciter autour d'eux la jalousie, mais le roi Louis XVI, la réputation du mérite de Sébastien Erard était venue jusqu'à lui, voulant le protéger des persécutions de l'envie, lui accorda un brevet qui affranchissait son établissement des entraves qu'on voulait lui imposer. Après la substitution d'un ressort en métal à la place du ressort en baleine et la mécanique de piano à queue à pilote, en 1790, puis à échappement, le grand triomphe d'Erard fut l'invention du double échappement en 1823. Cette admirable invention qui permit désormais aux virtuoses de donner à leur exécution les nuances les plus délicates, mit le comble à la réputation de son auteur.

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Piano Erard de 1866, 2m12, noir (comme le sont souvent les instruments du second empire) pyrogravé. Clavier ivoire et ébène de 85 notes.

Collection Guy Estimbre


    Ce système n'a jamais pu être surpassé et seul le fabricant de mécaniques Schwander- Herrburger a trouvé beaucoup plus tard le moyen de le simplifier. Sébastien Erard mourut le 5 avril 1831 après avoir apporté un dernier perfectionnement à ses pianos, en remplaçant les cordes de cuivre des notes basses par des cordes d'acier recouvertes d'un fil de cuivre roulé en spirale donnant un son meilleur.

 



14/02/2013
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